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MOURIR POUR DES IDÉES MAIS DE MORT LENTE

TITRE DE GEORGES BRASSENS

En regardant les infos je suis souvent frappée de voir comment on appelle les gens.
Normalement on est "un citoyen". Mais si on se retranche chez nous en refusant d'ouvrir et en proférant des menaces envers ceux qui viendraient nous faire chier, on devient "un forcené"
Si on se fait agressé, on devient "une victime".
Mais le pire c'est de mourir alors qu'on pratique une activité de loisirs. Par exemple cette dame, qui a disparu, et dont on a retrouvé le corps quelques semaine plus tard, faisait son jogging. Du coup dans tous les médias on ne l'a plus appelé que "la joggeuse".

Il y a peu de probabilité qu'on m'appelle un jour comme ça, mais si je disparais en faisant du vélo, je ne veux pas qu'on m'appelle "la cycliste".
Si je meurs dans l'arène parce qu'un torero maladroit aura fait gicler son épée dans le public, je ne veux pas devenir 'l'aficionada à los toros".
Si je suis foudroyée d'une crise cardiaque alors que mon cher patron est en train de faire un test de cordes vocales tendues au max face à moi, je ne veux pas devenir "l'employée victime".
Si je meurs sur la route qui va du rond-point des pompiers à celui de Pémégnan à 130 à l'heure en envoyant un texto et en mangeant un sandwich alors que la vitesse est limitée à 50, je ne veux pas devenir 'la conductrice inconsciente"
Si je m'électrocute dans un rayon du supermarché en touchant des sushis radioactifs je ne veux pas être 'la ménagère qui faisait ses courses"

Bref je veux rester moi, isa du moun, quelque soit ma façon de mourir.
Je ne dis pas ça parce qu'on a enterré la semaine passée le père d'une amie, et le lendemain le maire le plus sympa de la CAM...
Mais bon, mieux vaut prévenir...

isa du moun